Un délicieux souvenir
Le nectar de mes souvenirs.
Des souvenirs j'en ai par milliers
comme tout un chacun. Cependant, du fond de ma mémoire émerge celui que je
considère comme le plus savoureux, le plus délicieux, le plus épicé, le plus sucré, le plus froid, le plus chaud, le plus beau.
Je me le remémore souvent et j'aime à le raconter et à le partager avec celles et ceux qui l’ont vécu avec moi.
Je me le remémore souvent et j'aime à le raconter et à le partager avec celles et ceux qui l’ont vécu avec moi.
Il avait beaucoup neigé en cette fin d’année et le soir de la
Saint-Sylvestre, les routes verglacées étaient impraticables. C’était soir de
réveillon et nous étions tout un groupe de jeunes à vouloir descendre sur
Gourin pour fêter le passage à la nouvelle année à notre façon, c’est-à-dire modestement mais joyeusement.
La soirée semblait compromise et le réveillon s’annonçait bien terne,
chacun retournerait chez lui l'âme en peine, une soirée ratée, une triste Saint-Sylvestre…
Tous les regards se sont illuminés quand Pierre, le père de nos voisines et amies a
proposé de nous conduire à Gourin avec sa deux chevaux, la seule voiture qui
tienne la route par temps de neige. Un chemin de campagne étroit et sinueux où les montées succèdent aux descentes, un vrai défi pour notre chauffeur de taxi improvisé!
Pierre a effectué plusieurs aller-retours pour nous transporter à la
salle Eveno où un fameux orchestre faisait danser jeunes et moins jeunes jusqu’au
bout de la nuit, jusqu’à l’année nouvelle même dans une ambiance de serpentins
et de cotillons.
Quelle soirée ! La bonne humeur se lisait sur tous les visages et l’ambiance
était à la fois endiablée et douce. Puis, l’orchestre s’est tu et les lumières
se sont éteintes et nous nous sommes retrouvés dans le silence glacial de la
rue.
Tout le monde ignorait que c’était à cet instant que le merveilleux
commençait. Il avait encore neigé.
Le groupe constitué d’une trentaine de gais lurons s’était enfoncé dans la
campagne toute blanche sous un ciel maintenant étoilé. Nous avons pris la direction de
Pen an vern. Il avait neigé pendant le bal et nos pas s’enfonçaient dans la poudre
immaculée épaisse et souple qui donnait une couleur laiteuse à l’atmosphère.
Nous marchions bras dessus, bras dessous en chantant et en riant. De temps en temps quelqu’un
tombait et entraînait tout le groupe dans sa chute. Allongés dans la neige,
nous poussions des cris de joie et formulions des vœux au passage des étoiles
filantes. Et elles étaient nombreuses les météorites, à croire qu’elles
s’étaient organisées pour nous faire fête.
Notre groupe, par contre, se faisait moins nombreux car à chaque village,
deux ou trois comparses nous quittaient.
Nous étions encore une bonne vingtaine à chanter, à se vautrer, à prendre des brassées de cette neige, à
s’exclamer du spectacle de cette nuit magique, quand nous sommes arrivés au
café-bar de Pen an vern.
La température était chaude dans le petit pub de campagne, l’ambiance survoltée pour déguster un
cassoulet bien arrosé préparé et servi par la patronne Thérèse. De la musique,
quelques danses endiablées et nous revoilà enveloppés dans la froideur et la
blancheur de cette nuit étoilée. La bise glaciale avait fini de débarbouiller le ciel et avait durci la neige.
La neige crissait sous nos pieds, les étoiles traçaient leurs traînées éphémères dans la voûte
céleste.
Nous étions si heureux que j’en ressens encore toute l’émotion.
Le groupe, réduit à une dizaine de fêtards était finalement arrivé à
destination. Il était déjà temps d’arroser l’année nouvelle. Albertine trayait déjà ses vaches et le coq chantait au gui l'an neuf. Le jour se levait et, avec lui, le merveilleux se dissipait pour nous replonger dans la monotonie froide de la réalité
La nuit avait été sublime . J'avais, enfin, nous avions 20 ans (peut-être 19 en ce qui me concerne, Odette, notre mémoire collective, nous le précisera). De toute façon, comme dit le poète, "Quand on aime on a toujours 20 ans", et nous étions pleins d'insouciance.
Je savoure encore cette nuit comme un délice.
Je suis sûr que d'autres s'en rappellent aussi car ensemble, nous avons vécu la même féerie.
La nuit avait été sublime . J'avais, enfin, nous avions 20 ans (peut-être 19 en ce qui me concerne, Odette, notre mémoire collective, nous le précisera). De toute façon, comme dit le poète, "Quand on aime on a toujours 20 ans", et nous étions pleins d'insouciance.
Je savoure encore cette nuit comme un délice.
Je suis sûr que d'autres s'en rappellent aussi car ensemble, nous avons vécu la même féerie.
Je pense qu'il faut l'adresse mail et le mot de passe... J'essaie de simplifier l'accès aux commentaires, mais....
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