samedi 11 mai 2019

La chapelle de Béver

La chapelle de Béver

     La commune de Gourin compte neuf chapelles de quartier: Saint Hervé, Sainte Julienne, Saint Claude, Saint Nicolas, Saint Philibert, Moustérien et Saint Guénolé. On ajoutera la chapelle de la Vierge en ville de Gourin. Notre chapelle de quartier était celle de Béver.
     Cet édifice date de 1704 et a été reconstruit partiellement en 1878. La chapelle rectangulaire se dresse dans un écrin de verdure auquel on accède par un petit chemin agrémenté d'un four à pain.     
     Elle est dédiée à Saint Symphorien. Le vitrail de la baie qui se trouve dans le mur du chevet a été réalisé par Xavier Le Duigou, un ancien élève.




     Le pardon annuel de Béver, célébré le dimanche qui suit le jeudi de l'ascension, est le premier du doyenné de Gourin.

     Quand j'étais gamin, toute la famille s'y rendait à pied par les chemins creux, à travers les prés encore humides de la rosée matinale.
    
     Le matin c'était la messe et l'après-midi, les vêpres.
     La cloche de la petite chapelle sonnait à toute volée et tous les gens du secteur, croyants ou pas, se retrouvaient dans le pré qui entoure la chapelle. De petits groupes se formaient et les discussions allaient bon train.

     Déjà, Soaïk Quéré, le tavernier de Kerrous, avait installé son étal, une table à tréteaux. A la sortie de l'office, le bar serait ouvert!

     Tout le monde s'installait dans la fraîcheur de la petite chapelle toute surprise d'être ainsi réveillée. Et ça chantait, et ça priait, ça communiait aussi, surtout les femmes.

   L"Ite missa Est" libérait tous les fidèles, tout contents de retrouver les rayons bienfaisants du soleil à l'extérieur, et la buvette de Soaïk était assaillie!
"Allez, Soaïk, mets-nous quatre gros plant vite fait!"

    "Soaïk Music", ainsi dénommé car il était batteur dans un orchestre local, vendait également du café, des biscuits, des bulleurs, des surprises. Dans le civil, notre commerçant tenait un bar-épicerie et vendait de l'aliment pour bétail.

     Il était déjà temps de rentrer déjeuner pour revenir aux vêpres de quinze heures. Ce repas était solennel pour le Grand-père qui, en qualité de bedeau de la chapelle de Béver, recevait ce jour-là, Monsieur le curé à sa table.

    Je me rappelle surtout de la procession autour de la chapelle, toutes bannières au vent et des gens qui chantaient en marchant, un livret à la main. 

     A la fin de la cérémonie, les enfants, dont j'étais, s'approchaient de l'autel afin que le curé les bénissent de son étole. J'attendais alors que quelque chose de magique se produise. Hélas, rien, ci ce n'est une certaine légèreté ressentie et l'attente d'un effet à long terme.

     Autour de la chapelle, au son de la musique, La buvette de Soaïk tournait à plein régime, les bulles nacrées volaient dans tous les sens.
     Dans chaque coin du pré, chacun mesurait son habileté dans les différents jeux: boule-tenn, passe-boules, quilles, anneaux, panier garni.



   

     En soirée, les costauds s'affrontaient au tir à la corde, au lancer de poids, au lever de perche, au baz youd... 




     Puis, la gaieté dans l'âme et parfois un peu trop dans la tête, chacun regagnait ses pénates avant la nuit en promettant de se retrouver l'année suivante.
     Nous, nous étions rentrés il y a belle lurette car après les vêpres la famille, au sens large du terme, venait boire le café à la maison. 
     C'était vraiment jour de fête.

     






    


1 commentaire:

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    Il suffit de créer un petit accès à mon blog la première fois. C'est rapide. Pour résumer vous devenez membre du Blog mais c'est une simple sécurité.Laissez vous guider.
    Donc,j'attends vos commentaires ...

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