mardi 30 avril 2019

Le chemin creux

Le chemin creux

     Sa naissance est très discrète. En quittant la cour de la ferme, au sortir de l’aire à battre, on plonge rapidement dans une pénombre verte. Puis, progressivement, les yeux s’habituent à cette semi-obscurité et les détails des paysages deviennent perceptibles. On distingue alors les talus complètement chauves ou tapissés de lierre et de fougères, les branches qui se croisent en faîtage ou se réunissent pour former une voûte en donnant au petit chemin l’apparence coquette d’une tonnelle de verdure.
 
 
 

Des parcelles de lumière dansent sur le sol. Le ruissellement des eaux pluviales ou de sources y a creusé un petit lit qui serpente et change de côté au gré de son humeur et des caprices du sol. Par endroit, même en été, l’eau suinte, sourd même sous la roche, ruisselle un instant avant de quitter le chemin par un trou aménagé dans le talus pour s’évader et disparaître dans les prés.
 
 
 
 

      Le sentier débouche dans un chemin plus large, une ancienne voie romaine probablement, mais tout aussi bucolique, fréquentée par les troupeaux et les engins agricoles. Les arbres y sont encore plus majestueux. En cette fin du mois d’août, les digitales desséchées et le genêt couvert de cosses se préparent à libérer leurs graines. Les ronces promettent une belle récolte de mûres et se disputent le talus avec les myrtilles et les fougères. Le houx et le sureau abondent et tentent d’investir les espaces de clarté entre les hêtres, les merisiers, les châtaigniers et les chênes. Parfois, une entrée de champ fermée par une barrière en châtaignier laisse passer le vent et la lumière. Comme elles sont belles ces barrières à claire voie ! De véritables œuvres d’art au travers desquelles les paysans rivalisent d’originalité. Gaby en fabrique à la mauvaise saison au fond de sa grange. Elles servent à ouvrir ou à fermer l’accès des champs aux troupeaux.
 
 
 
 
     En avril, le coucou vient sonner le réveil de la nature.
 
 



 

 

 

 
 
 

 

 
 
 






lundi 29 avril 2019

Le coq de Jérôme.


Le coq de Jérôme.

     Quand j’étais instit, il y aura bientôt quatorze ans que je ne le suis plus , chaque fin d’année scolaire, la veille des grandes vacances, je partais toujours avec mes élèves faire une balade dans la campagne environnante. Je pense que tout le monde garde un bon souvenir de ces petites randonnées pédestres qui nous menaient vers Leing Hallec et Strakou, le fameux chemin des sources, une petite route ombragée. Chacun avait dans son cœur le souvenir de l’année écoulée et la perspective des grandes vacances toutes proches. A la rentrée, ce serait le collège pour les plus âgés.
     Cette année-là, Jérôme a insisté pour que nous allions voir son coq, chez son tonton. Comme c’était une promesse que je lui avais faite toute l’année scolaire, supplié par ses camarades, j’ai fini par accepter conscient que ce détour imprévu allait perturber notre timing.
     Magnifique ce coq dressé sur ses ergots au milieu de la basse-cour. Et quel plumage ! Une crête royale… Un chant impérial, une cour révérencieuse...
     Nous avons finalement repris notre balade, sous la canicule, en pressant le pas. Tout le monde s’accorde à dire que le temps perdu ne se rattrape jamais.
     Nous avions accumulé un sacré retard et l’impératif de l’horaire du car scolaire planait au-dessus de nos têtes. Nous étions carrément dans le rouge ! Pourtant, il fallait s’arrêter ici et là pour parler des captages d'eau qui alimentent gravitairement la commune, des digitales, des stellaires, de l’oseille, du hêtre, de la différence entre hirondelles et martinets, de l’amont et de l’aval du ruisseau…
     Quel retard ! Rien à faire, le car attendrait et les parents pesteraient comme dab…  Soudain, derrière nous, un bruit de moteur. C’était Christian, l’employé communal, qui descendait le chemin de Strakou avec tracteur et remorque.
     Nous avons tous agité le pouce pour faire du stop. Tout sourire, Christian s’est arrêté pour nous permettre de grimper dans la remorque. Et le convoi est reparti. Quelle joie dans la remorque qui nous secouait en passant dans les nids de poules. C’était le pied !
     Nous sommes entrés dans la cour de l’école, cheveux au vent, avec à peine quelques minutes de retard.
     Je suis sûr que Jérôme s’en souvient, ses camarades aussi. L’instituteur que j'étais également car cette manœuvre n’était pas du tout réglementaire …  Un bon souvenir.
    

dimanche 28 avril 2019

Notre bassin

Notre bassin




     Le roucoulement des pigeons vient se mêler au murmure de la cascade. Les nénuphars déploient leurs larges feuilles tandis que la renoncule est au meilleur de sa floraison.
    Bientôt l'hirondelle viendra effleurer l'eau en quête de moucherons et la libellule fera du sur place.
     Le printemps sera merveilleux au bassin. L'été sublimera ce petit oasis.
 

Le bassin, une semaine plus tard.
Nous y reviendrons. Il va falloir remplacer le bloc UV qui élimine les algues filamenteuses.  


samedi 27 avril 2019

Les oubliés

Les oubliés

     J'avais prévu un chapitre "Coups de gueule". Je n'y ai pas encore glissé d'article. C'est aujourd'hui chose faite.
     Gauvin Sers me donne l'occasion d'exprimer ici mon amertume. 
     D'ailleurs, Roudouallec a tant changé que j'en perds mon latin.

     j'affirme, contre vents et marées, qu'il faut sauver notre école communale. Il y va de l'avenir de la commune. 
     C'est en tout cas pas sur la jeunesse qu'il faudra resserrer les cordons de la bourse.  

     à méditer ...

Cette chanson me prend aux tripes.


Les oubliés


Devant le portail vert de son école primaire
On l'reconnaît tout d'suite
Toujours la même dégaine avec son pull en laine
On sait qu'il est instit
Il pleure la fermeture à la rentrée future
De ses deux dernières classes
Il paraît qu'le motif c'est le manque d'effectif
Mais on sait bien c'qui s'passe

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

À vouloir regrouper les cantons d'à côté en 30 élèves par salle
Cette même philosophie qui transforme le pays en un centre commercial
Ça leur a pas suffit qu'on ait plus d'épicerie
Que les médecins se fassent la malle
Y a plus personne en ville, y a que les banques qui brillent dans la rue principale

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points
Qui font tourner les têtes
Qu'il est triste le préau sans les cris des marmots
Les ballons dans les fenêtres
Même la p'tite boulangère se demande c'qu'elle va faire
De ses bon-becs qui collent
Même la voisine d'en face elle a peur, ça l'angoisse
Ce silence dans l'école

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d'leurs soucis

Quand dans les plus hautes sphères couloirs du ministère
Les élèves sont des chiffres
Y a des gens sur l'terrain, de la craie plein les mains
Qu'on prend pour des sous-fifres
Ceux qui ferment les écoles, les cravatés du col
Sont bien souvent de ceux
Ceux qui n'verront jamais ni de loin ni de près
Un enfant dans les yeux

On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leur soucis

On est troisième couteau
Dernière part du gâteau
La campagne, les paumés
On est les oubliés

Devant le portail vert de son école primaire
Y a l'instit du village
Toute sa vie, des gamins
Leur construire un lendemain
Il doit tourner la page
On est les oubliés

Paroliers : Gauvain Thibaut Sers



vendredi 26 avril 2019

Le cheval

Le cheval

       Dès treize heures, les élèves se rassemblent dans leur classe pour se costumer, les maternelles en animaux de la forêt, les CP-CE en artistes du cirque, et les plus grands en bretonnes à coiffes bigoudènes et en bretons aux chapeaux ronds.

     À quatorze heures précises, le cortège s’ébranle dans la rue principale du bourg, emmené par une fanfare très sonore à la musique entraînante et rythmée, suivie par le brave cheval en plâtre grandeur nature qui agite continuellement la tête en guise de satisfaction.

      Les élèves, accompagnés de leur maître ou maîtresse viennent ensuite, sous les applaudissements nourris du public massé sur les trottoirs.(extrait de "Les roses ont des épines").



La photo est de mauvaise qualité. Elle est la reproduction d'une photocopie. La scène se déroule un lendemain de kermesse devant le hangar de Hervé Le Goff à Kéréon. Le groupe se rendait au bar de Penanvern pour livrer le fameux cheval. Un arrêt improvisé avait été provoqué chez Hervé.
     En y regardant de plus près, vous reconnaîtrez certainement des personnes.
     La kermesse était toujours précédée d'un défilé avec des chars, une fanfare, les enfants costumés.
     Cette année-là, le cortège était emmené par un char à bancs avec des personnages en costumes bretons. Un grand char suivait transportant un énorme cheval en plâtre qui agitait la tête. (concepteur et maître d'œuvre: Robert Le Madec; ingénieur des travaux: Mathurin Hascoat)
     

jeudi 25 avril 2019

Mon grand-père

Mon grand-père

     Je me souviens quand mon grand-père m'emmenait à l'ancienne gare SNCF de Gourin. Il adorait m'expliquer les manœuvres de la locomotive qui changeait de voie pour accrocher d’autres wagons, opération dangereuse qui a fait plusieurs victimes. Il me parlait du fonctionnement de la machine à vapeur.
     La loco crachait une épaisse fumée et poussait de grands soupirs. J’étais très impressionné par ce monstre noir, le marc'h du. J'aimais aussi observer le chef de gare, en uniforme, le képi sur la tête. Il agitait son drapeau avant de donner le coup de sifflet qui autorisait le convoi à s'ébranler en faisant retentir lui  aussi son coup de sifflet caractéristique.
 


     En rentrant, nous nous arrêtions toujours chez Roger Robert, deux frères photographes qui avaient leur studio rue de la gare. On les appelait Roger Robert . On allait faire développer ses photos chez Roger Robert. Longtemps, j'ai pensé que Roger Robert était une seule et même personne.
 


     Un dimanche, nous avons même assisté à une course nautique de hors-bords au plan d’eau de Pontarlen qui, je pense, avait été spécialement aménagé pour l’occasion. Emile Le Gall, le maire de l'époque avait des idées avant-gardistes.
 


     Nous prenions le car en provenance de Quimper, la SATOS au café de Kernitra. C'était une navette régulière qui circulait matin et soir.

     Un jour, j’ai accompagné mon grand-père à un mariage. Après les cérémonies civiles et religieuses un peu lassantes à mon goût, j'ai été très impressionné par le menu très copieux du déjeuner. Jamais, je n’avais partagé pareil festin ! C’était gargantuesque.

     Au retour, un petit incident est venu gâcher cette belle journée. Nous étions installés à l’arrière du car. A côté de nous, un chasseur en tenue kaki, avait coincé son fusil en appui entre le dossier du siège et la vitre du bus. Dans un virage, l’arme est tombée et le canon m'a heurté violemment la tête.

     Plus de peur que de mal. Mais mon grand-père a pris toutes les précautions : il a noté les coordonnées du chasseur au dos de la photo de groupe du mariage. Ainsi, en cas de complications, il saurait à qui s'adresser. Heureusement, il n’y a pas eu de séquelles si ce n'est une petite bosse au front.

     Nous nous déplacions parfois à bicyclette. Je me rappelle une sortie à la chapelle de Saint-Hervé, le jour du pardon. C’était également la fête des sonneurs et la bénédiction des chevaux. Malgré son grand âge, le pépé appuyait énergiquement sur les pédales.
 


     Parfois, nous marchions tous les deux dans les champs. Un jour, il m’a montré à quel endroit il avait jeté sa pipe le jour où il avait décidé d'arrêter de fumer. Il me consolait quand il sentait que j’avais le cœur gros parce que j’allais le quitter pour rejoindre ma nouvelle famille.

     Il chantait toujours des cantiques pour la Madone. Il faisait d'ailleurs office de bedeau un dimanche par mois à la chapelle du quartier de Béver. Il s’intéressait également à la politique. Je l’entends encore discuter fermement avec son voisin  du Marché Commun,  notre Union Européenne actuelle.

     C’était mon grand-père. Il était grand et maigre et portait toujours la casquette et un pantalon rayé. Quand il se rasait  solennellement le dimanche matin avec son coupe choux, je n'avais pas le droit de m'en approcher de peur qu'il se blesse.

     L'hiver, pour avoir chaud aux pieds dans nos bottes en caoutchouc, nous fabriquions des chaussettes russes. C'étaient des morceaux de toile de jute qui provenaient d'un vieux sac, que nous faisions chauffer au feu de la cheminée et dans lesquels nous enveloppions nos pieds avant de renfiler les bottes.

     Sur le bord de l'âtre deux grosses piles noires à moitié fondues par la chaleur des flammes attendaient je ne sais quoi. Elles avaient été mises au rebut depuis que le vieux poste TSF fonctionnait à l'électricité.

 

     Entre nous, ce n'était pas vraiment la complicité car il  restait distant et gardait toujours son air sérieux derrière sa petite moustache blanche. Je le respectais autant que je l'aimais. C'était quelqu'un, comme on dit.

 

    

 

mercredi 24 avril 2019

Les roses ont des épines

Les roses ont des épines




 
 
 
 
 


Les topiaires du maître jardinier

Les topiaires du maître jardinier


Vous connaissez bien notre jardinier pour ses greffes, ses pièges à frelons, ses crêpes si fines qu'elles n'ont qu'un seul côté, ses confitures… mais aujourd'hui, Christian nous dévoile son habileté à manier le sécateur dans l'art des topiaires.

Le parc magnifiquement arboré s'étend devant la maison. La taille des topiaires s'effectue fréquemment car le buis pousse bien.





Bientôt la taille des escargots, de l'arrosoir et du panier… Avec en prime la délicieuse odeur du buis coupé.

mardi 23 avril 2019

Le galinsoga



Le galinsoga


     Il y a quelques années,  entretenir son potager était un plaisir. Un coup de binette de temps en temps entre les rangs de légumes et le tour était joué.
     Bien des fois bien sûr, comme tout jardinier qui se respecte, j'ai pesté après ce potager de malheur, râlé contre ces mauvaises herbes qu'il faut désormais appeler adventices, s'il vous plaît. Mais à cette époque, c'est dire il y a une bonne vingtaine d’années, la binette était un outil efficace qui vous donnait un jardin nickel chrome.
     Aujourd'hui, c'est tout à fait différent. « Parce que la terre est basse ! »Vous exclamerez vous. C’est un fait. Elle est d’ailleurs de plus en plus basse.
     Non. Là n’est pas la raison. La galère du jardinier C’est, tenez-vous bien, c’est le GALINSOGA  !!!! C'est une plante très envahissante.


     C'est une plante herbacée originaire d'Amérique du Sud, de la famille des astéracées.  Guasca en Colombie, Mielcilla au Costa Rica, nos voisins allemands l'appellent Franzosenkraut, ce qui signifie "herbe française".
     Cette plante annuelle présente une tige ramifiée et velue, des feuilles à marge dentée et velues sur les deux faces.
     On peut la trouver jusqu'à 2 400 mètres d'altitude.

     La plante a un super système reproductif! Ses graines sont des akènes de 2 mm. Chaque plante peut en produire de 2 000 à 15 000.
     Les graines peuvent subsister dans le sol de 3 à 5 ans.
     Une graine peut germer dès qu'elle tombe au sol mais il lui faut de la lumière.
     Le galinsoga résiste aux herbicides. La seule façon de s'en débarrasser provisoirement est l'huile de coude. L'hiver, elle disparaît avec les gelées mais c'est pour mieux revenir au printemps! Si vous n'intervenez pas, elle étouffera tous vos légumes. Attention: quand vous l'avez arrachée, ne la laissez surtout pas en place!

     A peine votre terre est-elle labourée que déjà apparaissent des tapis de plantules vertes: c'est le galinsoga, le bonheur quoi!



Sa présence est l'indicateur d'un sol acide mais de qualité si ça peut vous consoler!

Moi je la distribue aux poules qui en raffolent.

Le galinsoga aurait des vertus nutritives et médicinales. Comme il existe plusieurs espèces, il vaut mieux se méfier. Sa saveur serait proche de celle de l'artichaut ou du topinambour.


     Je peux vous fournir des boutures de cette ortie douce!

La parade, car il existe une parade: planter ou semer les légumes sur des films noirs perforés. Il faudra malgré tout intervenir au pied des plants. Je vous le répète :ce cadeau qui nous vient d'Amèrique du Sud est un véritable fléau mais il faut apprendre à composer avec lui. 

         


    

lundi 22 avril 2019

L'occupation.Témoignages Lili Le Goff

L'occupation.Témoignages Lili Le Goff


     Lili avoue avoir pris des risques inconsidérés pendant ces années d’occupation allemande, au sein de sa bande organisée, les « Boutillon ».

    Il se souvient du butin qu'ils ont subtilisé, sur le pont du Roy, à bord des carcasses calcinées de deux chars américains sabotés par le mitraillage des ennemis postés sur un promontoire à l’entrée de Châteauneuf-du-Faou. N’en faisant qu’à leur tête, les soldats alliés n’ont pas respecté la mise en garde des maquisards. Ils sont tombés naïvement dans l’embuscade tendue par les Boches.
 Quand Le père Francis voit les Boutillon revenir, brandissant leurs trophées (une chaîne de mitrailleuse garnie de balles, un révolver, un poignard et une boîte à pharmacie métallique) avec des cris de victoire, il se prend la tête entre les mains pour hurler sa colère. Armé d’une bêche, il creuse immédiatement un trou dans le jardin pour y enterrer tous ces objets compromettants . Il leur fait promettre de ne jamais en parler à personne pour éviter toutes représailles. Les Boutillon déterreront leur trésor bien des fois pour jouer à la guerre. C’est plus fort qu’eux. Comme c’est excitant de braver l’interdit.

Il se souvient aussi qu’en revenant de l’école, ils ont eu peur d’un Allemand qui leur a crié « Raous ! » pour leur faire changer de trottoir.

dimanche 21 avril 2019

Duo de printemps

Eclosions.
Duo de printemps. 






 
 
 
 

Bouquet réalisé par Nicole
En cours d'art floral. 



Joyeuses Pâques!







samedi 20 avril 2019

Le bassin au printemps

Fleurs. En passant par le jardin.


Du jour,

 
 
 
au lendemain.
 
 
 

 
Des nouvelles de notre flamboyant? Il n'est pas encore tout à fait épanoui, soyons patients.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Du côté du bassin, c'est le réveil printanier.
 

 
 
 
 
 

Et mon havre de paix, mon oasis où personne ne cancane ni ne ricane… Aucun bruit parasite, si ce n'est le doux murmure de la cascade et le chant mélodieux des oiseaux. Mon paradis.
 
 
 
"N'ouvre la bouche que si tu es sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence." (proverbe arabe)

 

 



 



vendredi 19 avril 2019

Oh!my God!

Apparition

    Les apparitions, vous n'y croyez pas. C'est ça?

Et pourtant, fixez cette image pendant 30 secondes. Ensuite regardez un mur blanc.


Convaincus?

Mais, dites-moi, dans quel sens cette danseuse tourne-t-elle?











jeudi 18 avril 2019

Les cétacés


En direct de Porspoder.
 

 

Manifestation de mammifères marins, le 1er avril.
 

« C'est assez, dit la baleine, j'ai le dauphin, je me cache à l’eau ! »
 




 

 

mercredi 17 avril 2019

Les foins autrefois

Les foins autrefois


Les foins

     Dans les prés humides, il fallait couper l'herbe à la faux. Pas facile de manier cet outil, de le laisser glisser sous l'herbe en effleurant le sol et en évitant d'y planter son extrémité pointue. C'était tout un art de battre cette longue lame effilée au marteau sur l'enclume, de l'affuter à la pierre d'un geste auguste et régulier. Faucher était un travail très physique.
 
     Dans les prairies plus sèches, la faucheuse traînée d'abord par un couple de chevaux, ensuite par le tracteur, facilitait la tâche et réclamait moins de main d’œuvre. La veille du fauchage, à tour de rôle, nous tournions la manivelle de la meule pendant que le père présentait la lame de façon à aiguiser les deux faces coupantes de chacune des dents.
     L'attelage tournait autour de la parcelle dans un cliquetis de lame et de bielle. Souvent, un nid de mulots venait encapuchonner une des dents de la barre de coupe, obligeant mon père, assis aux commandes sur le siège métallique, à arrêter la machine. Il fallait enlever la boule d'herbes à l'aide d'une fourche ou parfois à la main. Ça craignait quand même !
     L'herbe coupée était retournée à la fourche le lendemain et le surlendemain, deux ou trois fois en fonction du temps, afin qu’elle fane bien. Les taons nous harcelaient, le soleil brûlait la peau, la poussière du foin rendait la respiration difficile et  donnait une soif d'enfer. Il faisait très chaud dans ces petits champs. Tout autour, l'ombre des grands arbres nous faisait signe.
     Armés de râteaux en bois, nous andainions alors le foin, chacun de son côté de la rangée selon que vous étiez droitier ou gaucher.
     Si tout allait bien, le foin était chargé dans des charrettes aux grandes roues cerclées de fer. S'il y avait signe de pluie, on en faisait de petites meules qu'il fallait démolir, agiter au bout de la fourche et refaner une fois le soleil revenu. Le foin était ramassé précieusement; pas question d'en laisser traîner une poignée sur le champ!
 
     Moi, j’étais toujours sur la charrette, avec l'un de mes frères parfois, c’était le poste le plus difficile surtout quand le champ était pentu. J’accueillais et j’entassais les fourchées que les chargeurs  hissaient et déposaient devant moi. Il fallait faire vite et avoir le sens de l'équilibre pour ne pas basculer dans le vide lorsque le tracteur redémarrait brusquement. Des fourches étaient plantées sur le côté de la charretée à des niveaux différents pour permettre au tasseur d'en descendre.
 
 
 

     Plus tard, le foin a été conditionné en bottes. Cette invention a facilité la tâche des chargeurs mais compliqué celle du tasseur car la cadence s’était accélérée. Certains jetaient leurs bottes derrière moi. Je  repoussais ces ballots énergiquement au sol car il ne faut jamais servir un tasseur dans le dos mais toujours par devant.
    Le tasseur devait bien empiler les bottes, dans un sens puis dans l'autre, bien combler le centre de la remorquée sous peine de la voir s’éventrer. Le tasseur, c'était comme un gardien de but; en cas de problème, c'était lui le responsable.
    Sous le hangar, c’était l’opération inverse. Cette fois je n’étais plus sur la remorque mais sur le tas. Même travail avec le risque de recevoir un projectile sur la tête !