La rose de mon enfance
Le rosier de
mon enfance
Ce n'est pas le plus beau des rosiers mais
c'est mon préféré. C'est le rosier de mon enfance. Je vous en parle car je suis
passé hier devant l'ancienne maison de ma tante contre laquelle il grimpe le long d'une
gouttière. Il est toujours là, comme je l'ai connu quand j'étais gamin, malgré les travaux de rénovation réalisés par les
nouveaux propriétaires.
J’espère qu'ils le conserveront, qu'il grimpera encore à l'assaut de la gouttière et qu'il s'épanouira de nombreux printemps encore.
Il montait jusqu’au toit et venait me
saluer en faisant éclore devant la fenêtre de ma chambre ses boutons qui se
transformaient en fleurs parfaites, délicates, veloutées et délicieusement parfumées.
J’aurais bien voulu être abeille pour les butiner. Leur arôme était si enivrant
qu'il me faisait tourner la tête au point de ne plus savoir si je devais les
humer pour mieux les sentir ou boire la rosée qui perlait sur leurs pétales les matins d'été. C'était un peu mon confident.
Ses effluves fruitées de framboise et de
citron se mêlaient aux flagrances musquées de ses étamines et s'enveloppaient d'odeurs sucrées et poivrées.
J’ai la chance d'en avoir fait des
boutures. Cet après midi, en me promenant du côté de la serre, je me suis senti attiré
par cette essence magique mais connue. Deux ou trois magnifiques roses m’appelaient à venir goûter aux parfums de mon enfance.
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