lundi 10 juin 2019

Les poules

Les poules


 Au poulailler, entre ma tante Maria et mon père


       En plus des tâches domestiques, ma tante élevait des poules. Elle achetait les poussins chez une voisine qui possédait un couvoir.      Les poussins séjournaient d'abord dans un vieux penty équipé de mangeoires, d'abreuvoirs et d'éleveuses pour les garder bien au chaud.
     Ma tante venait les nourrir matin et soir. Les 300 volatiles qui pépiaient à vous faire grésiller les tympans, se tais aient dans un silence absolu quand nous pénétrions dans leur poulailler.
     Une fois la croissance terminée, poulettes et coqs (je pense que les poussins étaient sexés à la naissance mais que quelques mâles passaient à travers les mailles du filet) étaient transférés dans un autre penty séparé du premier par une cour herbeuse parsemée de camomilles.
      Dans ce second poulailler les "éleveuses" étaient remplacées par des rangées de pondoirs. Ici c'était la production.
     Tous les soirs, ma tante venait collecter les œufs. Je ne saisissais pas sa façon de les compter. Elle disait tout en les plaçant dans des boîtes: " 9,8 - 9,9 - 9,10 - 9,11 - 10 - 10,1 - 10,2...". Ce n'est que plus tard que j'ai compris que le premier nombre indiquait les douzaines. Pour les nostalgiques des maths modernes, on peut dire qu'elle comptait en base douze…
     En hiver, la nuit tombe vite. Je me souviens qu'un soir j'ai accompagné ma tante aux poules alors qu'un violent orage se déchaînait, accompagné de pluie et de rafales de vent. J'avais très peur en voyant les éclairs zébrer l'obscurité et illuminer le toit de la bâtisse.
     Les poules affolées s'étaient toutes blotties dans un coin de leur abri. Les grondements violents du tonnerre claquaient et déchiraient la nuit juste derrière les éclairs. C'était affreux! Nous étions trempés jusqu'aux os.



     Dans la journée, poules et coqs batifolaient en plein air dans l'herbe. Lorsque nous entrions dans leur enclos, les coqs m'attaquaient. Ils n'étaient pas nombreux, heureusement. J'avais beau leur donner des coups de pieds, rien à faire, ils me bondissaient dessus, les ergots en avant. Ca me faisait très peur.

    






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