lundi 18 mars 2019

EPICERIES AMBULANTES

EPICERIES AMBULANTES

     A cette époque, quand j'étais gamin et que les supermarchés n'existaient pas encore. Les voitures étaient rares, surtout dans nos campagnes.
     La ménagère se rendait au bourg à vélo ou en mobylette pour effectuer ses commissions. Elle  achetait les denrées nécessaires pour la semaine; surtout le pain de quatre livres.
    
      Le bourg était vivant et animé.
     Les commerces étaient nombreux à Roudouallec (Je les énumère approximativement: 2 boulangeries, 4 boucheries ou charcuteries, 4 magasins d'habillement ou de tissus, une quincaillerie, une dizaine de bars, 5 épiceries…) Je me limite volontairement à l'alimentaire ou à ce qui s'y rapporte.
      On pouvait aisément s'y approvisionner. Les magasins étaient bien achalandés.
    Une fois par semaine, une ou deux épiceries ambulantes passaient au village. Trois coups de klaxon , le dernier plus soutenu! C'était "Léco", Docks de l'Ouest" ou "Plac'hed ar Zent".  Leur fourgon Citroën en forme de cube, l'avant bien géométrique, en tôle grise ondulée comme celui du commissaire Navarro, s'ouvrant à l'arrière ou sur le côté était stationné dans la cour de la ferme.
     On y trouvait tout son bonheur. La ménagère achetait les denrées de base pour la semaine. L'épicier ambulant tissait du lien social. Il apportait les nouvelles, racontait des anecdotes. Il mettait un peu d'animation dans le village. Et, il donnait un petit bombec aux gamins que nous étions.
     Celui qu'on appelait "le marchand de beurre" venait aussi toutes les semaines acheter le beurre en motte et les œufs dont il vérifiait la fraîcheur en les plongeant dans un récipient d'eau. Si l'œuf flotte, il n'est pas bon.

     Le lundi, c'était le marché de Gourin, la foire comme on disait.
     Le poissonnier aussi rendait visite à la fermière. Je vois encore ces maquereaux que ma tante vidait sur l'escalier extérieur. Cette opération me donnait la nausée. Le poissonnier nous faisait miroiter le lever d'un soleil énorme sur la mer, mer qu'on n'avait jamais vue.
     Soaïk Guéguen arrivait également une ou deux fois l'an. Il vendait des produits vétérinaires, du raticide, des boucles pour les taureaux., du grésil pour désinfecter les étables, des pierres à léchées vitaminées pour le bétail... C'était un comique celui-là.. Baratineur et excellent vendeur. Il nous faisait rigoler!
    Puis tout le monde a acheté sa voiture. Tout le monde est allé au supermarché et les commerçants ambulants ont cessé de courir la campagne.
MAIS
     Aujourd'hui, tous les commerces ferment dans les bourgs ruraux; dans nos campagnes, la population vieillit. L'épicier ambulant est de retour. Il est accueilli à bras ouverts par nos anciens!

Il retisse du lien social.
    

1 commentaire:

  1. le progrès engendre moultes changements dans nos habitudes. l'internet cet outil tellement pratique dans notre vie de tous les jours détruit le tissu social que nous les seniors nous regrettons tant. un retour en arrière est impossible, sans connections ont est perdus. comment se passer, de google, amazon, les hypers marchés, toutes les grandes surfaces etc... j'aimerais dire que nous sommes tous complices, moi le premier, mais le progrès ne s'arrêtera jamais.

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