Bons souvenirs d'une petite école de hameau.

Bons souvenirs d'une petite école de hameau.

     Des souvenirs sucrés. Je me souviens...

Ce rameau de pommier fleuri que son père avait coupé et que nous avions observé et étudié en classe pour comprendre ce qui se passait de la fleur au fruit, me faisait penser au printemps, à la nature et aux vacances plus qu’à l’école; tout un parfum, plus qu’une leçon !

L'instituteur prenait parfois, mais trop rarement à notre guise, d'heureuses initiatives, les jours précédant les vacances seulement. Un matin, il nous apprit à confectionner des cannes à pêche avec une baguette de bambou, un fil et une aiguille recourbée. Après avoir trouvé des vers de terre, voilà le petit groupe en route pour le ruisseau situé à un kilomètre de l'école, à travers champs. Quel plaisir de pêcher les vairons, que nous appelions "loches".

Une autre fois, nous fabriquâmes un tank avec une bobine de fil vide en bois, un morceau de chambre à air de bicyclette, une pièce trouée et une bûchette. Les chars d'assaut, aux roues dentées avançaient puissamment. Les enfants organisaient des combats.

Puis, ce fut une toupie, à qui nous apprîmes à dormir, "faire l'évanouie" en breton. Cet effet s'obtenait en faisant tourner la toupie si vite qu'elle paraissait immobile! Certains parvenaient à la faire tourner à l'envers, sur sa queue.

Il y eut aussi le jeu du bouton qu’on faisait tourner dans un vrombissement autour d'un fil qui s'allongeait et se raccourcissait à la manière d'un élastique, parfois dans les cheveux des filles.

Une fois encore, un après-midi de canicule, ce fut un pistolet à eau constitué d’une baguette de bambou creuse, à l’intérieur de laquelle coulissait un piston en bois avec de la laine enduite d’huile végétale à l’extrémité. La bataille aux jets d’eau était déclarée !

Attention, n’allez pas croire que nous passions nos journées d’école à bricoler ! Pas du tout. Ce sont d’ailleurs les seules activités manuelles dont je me souviens. Je parle ici des bons souvenirs. Tout n'était pas rose. à Guernanroué.  Nous redoutions les colères de notre instituteur.

Ah si. Je me rappelle aussi de cet énorme cerisier qui ombrageait le côté ouest de la cour. Au début de l’été, ses branches ployaient sous le poids des fruits rouge foncé. En ce début Juillet, Monsieur Allain, notre maître d’école, grimpa dans l’arbre et nous coupa des rameaux couverts de cerises. Elles étaient délicieuses ! Au début de la dégustation, nous avalions même les noyaux ! Tout le monde en avait le visage barbouillé de noir.