dimanche 31 mars 2019

Le Boule Tenn

Le Boule Tenn

     L'endroit était charmant, ombragé à merveille l'été et bien abrité des vents cinglants de l'hiver. Un petit coin bucolique qui sentait la noisette et le terreau, sous les arbres, bien planqué derrière une ancienne étable. On ne le distinguait pas de la route.
      Le dimanche après-midi, quelques voitures stationnées le long de ce chemin de campagne trahissaient l'existence de cette petite aire de jeu.
     Kéréon le lieu de rencontre des anciens du quartier auxquels venaient se joindre quelques jeunes et un ou deux passionnés des communes limitrophes.
     Ce petit coin de verdure était le temple du Boule Tenn. (chasse boules). Il s'agit d'un jeu traditionnel breton.

     
Le billot du Boule Tenn est scellé au sol. C'est un morceau de bois creusé de trois petites cavités accueillant chacune une boule. Il s'agit de dégommer ces cibles sachant que la boule du milieu vaut deux points et les autres un point chacune. L'intervalle entre les boules correspond à leur diamètre.
     Les joueurs, partagés en deux ou trois équipes selon le nombre de participants, disposent de trois boules chacun et sont placés à six mètres  du billot.
     Ils doivent chasser les trois boules de la cible en trois lancers. Par effet de ricochets, le billot peut se vider avec deux ou, exceptionnellement, une boule. On procède alors à la relève pour que le joueur joue la totalité de ses projectiles. Cas rare:la boule lancée prend la place de l'une de celles du billot. Les points sont alors doublés. 
     Le tir n'est valable que s'il frappe une ou plusieurs boules soit directement, soit par rebond sur le dessus du billot. (rebond au sol ou coup sur l'épaisseur de la poutre sont nuls).
     Et quelle ambiance dans ce trou de verdure! Attention, ici on joue sérieux! Trop long, ce lancer! trop court celui-ci! il faut ajuster ton tir! Et pour corser l'exercice, les boules ne font pas toutes le même poids!
     Un vieux banc trône de chaque côté de l'allée. Entre chaque partie, on s'y assoit pour boire un petit coup.
     Vers dix-huit heures, un dernier verre, de nombreux commentaires car les vainqueurs ont été chanceux. Puis, le temple du Boule Tenn se vide. On se dit à dimanche! Les pros rivalisent dans les concours organisés dans les kermesses ou les pardons de chapelles. 


    

vendredi 29 mars 2019

Mes mésanges

Mes mésanges

      Dans notre glycine se cache un nichoir qui abrite un couple de mésanges bleues.
      Ce matin, la mésange est venue frapper du bec la fenêtre de la cuisine. Non elle ne voulait pas me dire bonjour à cette heure matinale. Elle était tout simplement en quête d'insectes.
       Très efficace en lutte biologique, la mésange dévore quantité de pucerons, chenilles, autres insectes ravageurs, œufs et larves. Elle est également granivore et frugivore. C'est une espèce protégée.
 



 
 
       Je pense que les petits sont nés car les allers retours des parents sont incessants.
Le couple élèvera deux couvées dans l'année.
 
 
 
     
     - Les 6 à 12 œufs blancs sont couvés pendant 13-14 jours.
     - Le premier envol a lieu entre 18 et 20 jours.
     - Emancipation au bout de 4 semaines.
 
     La mésange zinzinule.
     La mésange charbonnière, la mésange nonette et la mésange bleue occupent harmonieusement un même territoire à des étages de végétation différents.
 
 
 
J'ai installé plusieurs nichoirs. Ils sont pratiquement tous occupés. Les abris doivent être vidés et nettoyés chaque automne et remis en place.
 
 
 
 



 
      
       

 


 
 


jeudi 28 mars 2019

La nature reprend ses droits

La nature reprend ses droits

 
     Après le remembrement qui a dévasté le bocage roudouallecois entre 1965 et 1967, les haies ont tendance à se reformer. Les saules croissent le long des chemins, autour des champs. Parfois, c'est le cultivateur lui-même qui, involontairement, a reconstitué le bocage en enfonçant ses piquets de clôture autour de des parcelles.
     Les ruisseaux aussi, retrouvent leur ancien lit en période de crues. "Les roses ont des épines" mon roman paru en 2014.
     La faune essaie aussi de retrouver sa place dans un paysage devenu plus hospitalier.
      Ainsi, nous avons aperçu un écureuil dans nos pommiers l'an dernier. Christian en voit un tous les jours. Le rongeur semble très intéressé par ses noisetiers.
 
 
 
 
Christian est fier de son hôte, mais il craint pour sa prochaine récolte.
 
 
Voici notre Kazh-Koad
C'est aussi le nom de nos footballeurs
 
 
Le lézard aussi fait son retour. Nicole en a vu un qui prenait le soleil sur la terrasse!
 
 
 
 
L'été dernier, j'ai été surpris d'en voir trois dans une souche creuse chez mon voisin Jean-Marie.
 
 
 
 
Tout ce petit monde profite d'une nature plus accueillante et plus saine.


 
 


 
 



Chasse aux frelons (suite)

Chasse aux frelons (suite)

 
 


Nous avons déjà parlé des pièges à frelons constitués d'une bouteille plastique contenant un liquide sucré. Ce système fonctionne très bien. Christian a déjà capturé une reine à proximité de ses ruches.

 
 
 
 
     Selon l'hebdomadaire "Le Poher", il existe une autre arme fatale!
 
La poule noire de Janzé
 
 




mercredi 27 mars 2019

La première hirondelle

La première hirondelle


 
 
 

     Ce matin, j'ai scruté le ciel bleu en espérant apercevoir la première hirondelle. Rien! que des merles, des moineaux, des pies… Pas la moindre messagère du printemps!

     Cet après-midi, c'est Nicole qui a vu la première! Les éclaireuses sont donc arrivées! Toute la compagnie sera bientôt là et retrouvera avec plaisir le nid de l'an passé.

 


Les dictons

Les dictons


Certains dictons se vérifient toujours, comme

"Tempête en novembre, Noël en décembre."

     Trève de plaisanterie, les dictons sont basés sur des observations et des constatations faites par nos anciens, qui n'avaient pas à leur disposition les bulletins météo actuels.
     Ils avaient bien leur baromètre circulaire, suspendu à une pointe dans le couloir d'entrée et sur lequel ils tapotaient matin et soir en disant: "Ah! le baromètre monte… ou inversement, zut, il descend!"
     Donc, ils observaient beaucoup le ciel, le soleil, la direction du vent, les phases de la lune, les marées, les toiles d'araignées dans l'herbe le matin,
 
le niveau de l'eau qui a baissé trop rapidement dans la rivière, la neige qui persiste contre les talus en appelle d'autre, Là où est le vent à la sortie de la messe des rameaux, il sera neuf mois de l'année, les poules qui se couchent tôt annoncent un beau lendemain, le vol des hirondelles, le halo autour de la lune, la rosée sur l'herbe le matin, le brouillard monte du canal…




Le nid de la pie est haut, le temps sera beau! Cette année, les pies ont bâti leur nid de brindilles enchevêtrées coiffé d'un toit, tout à la cime des arbres. Nous verrons si ce dicton se vérifie.



mardi 26 mars 2019

Pénélope

Pénélope


Pour adultes avertis



lundi 25 mars 2019

BREXIT = NIGHTMARE

BREXIT = NIGHTMARE

        La Grande Bretagne risque de quitter l'Union Européenne.

     Le Brexit (référendum du 23 juin 2016) pourrait bouleverser la vie d'une grande partie des 13 000 Britanniques installés en Bretagne (ainsi que celle des Anglais résidant sur le territoire européen).
     Le Brexit est un véritable cauchemar pour nos amis Anglais.
     Ils ont l'impression que la Grande Bretagne est en train de les laisser tomber.
     Ils sont dans l'attente d'un accord européen pour éviter le No Deal. Réponse entre le 22 avril et le 12 mai. Bon nombre d'entre eux ont demandé la nationalité française (naturalisation) pour ne pas devenir apatrides.
     Les conséquences du Brexit seraient très nombreuses (retraites, couverture sociale, commerces, téléphonie, douanes, marchés, échanges, droits de vote, transports, visas, titres de séjour, tourisme, pêche en eaux territoriales, économie, séparation des deux Irlande, tempête financière etc...). Bref, une tonne de désagréments.

      A la Torche, l'Union Jack donne le ton à l'entrée du jardin d'exposition. Tout simplement parce que le monument représenté cette année n'est autre que la célèbre chapelle de Windsor.


Tout un symbole à La Torche




La structure de jacinthes représente cette année
la chapelle St Georges de WINDSOR




La structure a été réalisée par une trentaine de bénévoles.



Les tulipes sont magnifiques.




Des champs de tulipes illuminent le paysage plat et sablonneux
du magnifique cadre de la pointe de La Torche





dimanche 24 mars 2019

Le système métrique

Le système métrique

Pour adultes avertis


Qui a inventé le système métrique ?


Adam & Eve ! 

Pourquoi ? 

Adam voulait le METRE 

Eve la CENTIMETRE 

et le petit Caën aussi, criait MILLIMETRE MILLIMETRE aussi !
 
 

 

vendredi 22 mars 2019

Les greffes

Les greffes

     Vous connaissez déjà Christian et ses confitures, Christian et ses crêpes, Christian et ses frelons; aujourd'hui, il vient partager son savoir-faire dans le domaine des greffes fruitières. Il est accompagné dans ce travail délicat par son assistant Damien.
La greffe permet de multiplier des plants, d'améliorer ou de varier la production d'un arbre fruitier.
La greffe est la soudure de deux espèces végétales compatibles par la mise en contact de leur cambium.
 
Tout d'abord, il faut un matériel adapté et en parfait état. Les outils tranchants doivent être désinfectés à l'alcool à 70°.
 

 
 
Ensuite, un porte-greffe, ici un prunellier:
 
 
 
des greffons. Ce sont des pousses de l'année précédente qui ont été placées en jauge il y a un mois contre un talus orienté au Nord. Ils sont en repos végétatif. (Il s'agit d'une variété de grosses prunes violettes.)
 
 
 
1) Préparation du porte-greffe.
 
 
 
 
2) Préparation des greffons:
 
 
 
Christian coupe l'extrémité du greffon de façon à conserver 3 bourgeons à feuilles. La base du greffon est taillée au greffoir sur deux côtés en conservant un œil.
 
3) Réalisation de la fente sur le porte-greffe.
 
La fente pratiquée avec serpette et maillet est maintenue  ouverte grâce à un tournevis.
 
 
 
4) introduction du ou des greffons:
 
     C'est une opération très délicate! Le cambium (espace entre l'écorce et le bois, où circule la sève) du sujet et du greffon doivent coïncider parfaitement.
      L'astuce consiste à incliner légèrement le greffon de manière à s'assurer qu'il y aura un point de contact permettant à la sève de monter. L'œil est à l'extérieur.
     Ici, Christian a placé deux greffons diamétralement opposés. Suivant l'épaisseur du tronc, 4 greffons peuvent être insérés.
 
5) Protection des greffes.
 
le porte-greffe lié fermement avec du raphia est badigeonné de mastic à greffer pour rendre l'ensemble imperméable à l'eau et à l'air.
 
 
 
Pour empêcher les oiseaux de venir se percher sur cette structure fragile, Christian installe un arceau en osier.
 
 
 
Christian expérimente différentes greffes:
 
 
Ici, poire sur aubépine.
Il a donné 15 gros fruits l'année dernière.
 
En période de végétation, il greffe souvent pruniers sur rejets de pruniers en "approche". Cette technique permet une reprise rapide car le greffon reste enraciné. Le porte-greffe (parfois en pot) et le greffon (en pleine terre) sont écorcés. Les deux plaies (de même dimension) sont appliquées l'une contre l'autre, ligaturées et scotchées. A la fin de l'hiver suivant, le greffon est sevré au-dessous de la soudure et le porte-greffe étêté au-dessus.

     Nous retrouverons notre jardinier la semaine prochaine pour d'autres techniques de greffe.


 

 
 




 
 


 
 


 

Printemps au jardin

Printemps au jardin


 
 
Ce matin, le printemps s'est mis à chanter aux quatre coins du jardin! Allons y faire une petite balade!


 
 Eclosion de la première tulipe
 
 
Bordure fleurie longeant la terrasse.
 
 
Le coin des parterres. Chacun se prépare à fêter le printemps.
 
 
Le coin bosquet
 
 
Le secteur du bassin
 
 
 Le coin des hellébores
 
 
 
 
Le chemin secret
 
 
 
Des nichoirs aux mille pépiements
 
Après cette belle journée ensoleillée, la nature va se réveiller et se métamorphoser.


jeudi 21 mars 2019

ART FLORAL

ART FLORAL
     Le dernier bouquet que je me suis permis d'intituler "Des lys printaniers" ou "Délices de printemps" est tout simplement superbe.



 
 

Le Gué des Saules

Le gué des Saules. ROUDOUALLEC


Musiques du monde pour les écoliers
 
 

De la survie de l'Ecole dépend l'avenir de la commune.



     Organisés par l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep), les Bals du monde ont fait leur apparition lors de l’année scolaire 2015-2016 dans le Morbihan. Les élèves de l’école publique Le Gué-des-Saules, de Roudouallec, y ont participé mardi dernier à la salle des fêtes de Gourin. L’Usep propose un bal animé par de « vrais » musiciens qui font danser les élèves sur des airs de Bretagne, d’Écosse, des États-Unis, du Canada, de Russie, etc. Des formations à destination des enseignants ont lieu préalablement afin que chacun puisse préparer sa classe pour ces événements.
    

mercredi 20 mars 2019

Le casque dans la poche

Un casque dans la poche




 
 
     Mon oncle circulait toujours à moto. Il en a possédé plusieurs, toutes aussi grosses que pétaradantes. Ensuite, une fois passée la quarantaine, il s'est assagi pour une mobylette, puis pour une voiturette plus confortable. Oh! C’étaient pas des Harley Davidson, non pas du tout, elles ressemblaient plutôt à celles des soldats allemands dans la Grande Vadrouille.

     Mon oncle ne portait jamais de casque. Aux gendarmes qui le contrôlaient, il rétorquait, plein d'assurance, que son casque était dans sa poche! Et il sortait de son porte feuille un certificat délivré par son médecin généraliste et qui attestait une contre indication absolue du port du casque.

     Un soir, pour un quelconque problème d'éclairage, il a été interpellé par la maréchaussée. Contournant à vive allure un pâté de maisons en ville de  Gourin, il avait réussi à semer les gendarmes dans un premier temps. Ces derniers l’ont pris immédiatement en chasse et  n'ont pas tardé à avoir notre fuyard en point de mire. Alerté par la lueur des phares de ses poursuivants, mon oncle a quitté la route soudainement pour traverser un champ en direction d’une ferme éclairée. Sa course folle a été stoppée par une clôture qui l'a projeté au sol. Il a atterri dans une pâture épaisse qui a amorti sa chute. Abandonnant sa moto, il a couru, en traînant la jambe, vers l’étable où brillait une lumière.

     Quatre personnes y étaient affairées à tirer sur une corde pour aider une vache à vêler. Notre motard s’est joint rapidement au groupe pour lui prêter main forte.

     Les gendarmes ont fait irruption dans la crèche quelques minutes plus tard. Ils ont demandé aux hommes, toujours en plein effort car c'était une mise bas difficile, s’ils n’avaient pas vu rôder un individu probablement blessé.

      Evidemment, personne n’avait rien vu ! Tout le monde avait compris!
     La maréchaussée repartie, le tonton a poussé un ouf de soulagement. Au même instant, le veau est venu au monde. On lui a chatouillé les narines avec une paille, versé un peu d'eau dans chaque oreille, désinfecté le nombril avec du lambig et bouchonné le corps avec une poignée de paille. Hop! le voilà déjà debout sur ses jambes branlantes, léché par sa mère.
     Ces deux événements, j'allais dire ces deux délivrances, ont été bien arrosés à coups de grogs à la gnole.
     Mon oncle a récupéré sa moto aidé par le clair de lune et est rentré chez lui fourbu mais soulagé.
     Le lendemain, il était cassé de partout! Mais il avait toujours son casque dans la poche!
 
    

    

Un OVNI

Un OVNI

  
 
     Il n’y avait pas de commodités à la maison, c’était ainsi à la campagne. Ce soir-là, j'ai dû quitter la table pour satisfaire une envie pressante. J'ai descendu les marches de l’escalier extérieur comme l’imposait la "convention collective" avant de me soulager.

 
     Soudain, j'ai vu surgir une boule rouge, bien plus grosse que la lune. Elle a fendu le noir de la nuit en décrivant un arc de cercle dans le ciel au-dessus du hangar avant de disparaître derrière l’horizon.

     Je suis vite rentré et, dans un état d’excitation, j’ai annoncé à toute la tablée le phénomène exceptionnel auquel je venais d'assister. Déception : personne ne m’a cru. Je n’ai croisé que des regards moqueurs ou dubitatifs.

     Seul, mon grand père a pris ma défense : « Si c’est vrai, a-t-il déclaré, on le lira dans le journal dans les jours qui viennent».

     Justice m’a été rendue. Le surlendemain, un petit article relatait l' événement surnaturel, sans doute une météorite.

     Ouf ! Personne ne pouvait plus mettre en doute ma parole; cependant, tout le monde a fait comme si de rien n’était. Inutile de jouer au héros mon petit.

     Ils sont durs les adultes !

mardi 19 mars 2019

L'épouvantail

L'épouvantail


     Il était curieux cet épouvantail. Oh ce n’était pas une œuvre d’art ! D'ailleurs, ce n'est pas la raison d’être d'un épouvantail. Cet affreux jojo est là juste pour épouvanter la gent ailée et autres intrus voleurs de graines, de fruits ou de légumes.
On le voyait de loin. Il était imposant. C'était notre épouvantail.
     C’ est vrai qu'il faisait peur au premier abord. Il était démesurément grand, déhanché, désarticulé, de guingois. Cet échalas avait une posture statique et un bras constamment levé. Il était devenu le pote de tous les automobilistes qui circulaient sur la voie communale face au potager.

     Les enfants avaient beau le narguer, les merles moqueurs se percher sur sa casquette, l'épouvantail restait impassible! Sous son air renfrogné, c'était un bienheureux.
      Perché sur ses longues jambes tordues, qu'on aurait dit  caoutchoutées, il s'appuyait sur sa fourche. Les anciens auraient dit, en ironisant sur une personne peu courageuse, qu’elle donnait le sein à son manche.(Rein bronn d'ar forc'h) 
     Sa tête de citrouille était coiffée d’une casquette bleue trop petite pour son crâne dégarni. Une petite moustache dissimulait son sourire malicieux. Son regard scrutateur inspectait le paysage toujours dans la même direction.
     Il portait un tablier bleu affichant sa devise ou plutôt son éternelle rengaine : que la terre est basse ! Il avait endossé une veste bleu-marine et chaussé mes vieilles galoches.
     Son squelette était en noisetier constitué d’un tronc qui faisait office de colonne vertébrale et de deux rameaux pour les jambes et deux autres en guise de bras ; le tout rembourré de foin.
     Ce qui faisait l’originalité du personnage, en dehors de son aspect général grincheux, c’est qu'il avait toujours le bras gauche en l’air, comme s’il saluait les passants.
     Les automobilistes lui klaxonnaient, lui levaient la main ! Ils pensaient tous que c’était moi le jardinier !
     Souvent, planqués dans la cabane aux poules avec mes petits-enfants, nous guettions les réactions des passants. Et moi, je me disais : « Mais comment peuvent-ils me confondre avec cet escogriffe ? »