Par la fenêtre de la
maison parentale qui l’a vu naître, un panorama merveilleux s’offre à Lili :
la montagne boisée à laquelle parfois s’accrochent les nuages du matin, avec en
point focal le château rouge de Trévarez, résidence prestigieuse et d’une éblouissante modernité que le Baron
James Monjaret de Kerjégu, président du Conseil Général et député du Finistère,
a fait construire à la fin du XIXème siècle. Quatorze années d’une construction
alliant le fer, le verre, le ciment, la pierre et l’ardoise du Rick.
L’aristocrate,
qui rêvait même de la présidence de la République, se faisait une joie et un
honneur d’y accueillir ses relations mondaines parisiennes. C’était la vraie
vie de château : festins, chasses à courre, le luxe et le confort et bien d’autres
nobles activités. Hélas, Monsieur le Baron mourra peu de temps après
l’achèvement du manoir luxueux. C’est le marquis et la Marquise de La Ferronays
qui hériteront de la propriété. Ils sauront, eux aussi, s’entourer d’une cour
huppée.
Lili, tout jeune, est déjà allergique à cette bourgeoisie, lui qui est issu d’un
milieu très modeste, mais lorsqu’il parle de Trévarez, on sent monter en lui
une pointe de fierté. En effet, son grand-père maternel s’est occupé des
chevaux de Monsieur le Marquis à Trévarez jusqu’à la fin de la guerre. Le
palefrenier dormait au-dessus des animaux dans les écuries. La mère de lili allait
lui faire sa chambre une fois par semaine.
Les écuries |
Lili accompagne
souvent sa mère au domaine. Il profite de cette aubaine pour s’ébattre dans le parc. Il gambade
entre les massifs fleuris qui font déjà le charme du domaine. Le jardin
japonais, du côté des serres, lui plaît beaucoup. Il joue à l’équilibriste en
marchant sur les bordures du bassin de la chasse dans lequel se reflètent le
château, le sanglier solitaire et l’image ondulante de notre petit châtelain Lili.
Le bassin de la chasse avec son sanglier solitaire |
Il
explore les coins et les recoins de la propriété, volette comme un papillon.
L’accès au château lui était hélas interdit. Mais, quel privilège que celui d’explorer
ces lieux magiques qui semblent tirés d’un conte de fée, d'y voir évoluer cette Noblesse. Sur les bords de
l’étang, du côté de la chapelle Saint-Hubert, notre galopin déniche les canards
et les canes pour chiper leurs œufs.
La chapelle Saint Hubert |
Il ouvre même les portes d’un clapier pour
lâcher les lapins qui prennent la clé des champs sans demander leur
reste !
Les Boutillons envient Lili car eux n'ont pas leurs entrées au domaine...
Les Boutillons envient Lili car eux n'ont pas leurs entrées au domaine...
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