Le permis, c'est dans la poche!
Il perd son permis de conduire une
heure après l'examen!
Pierre, mon frère, n’avait pourtant
pas consommé d'alcool ce jour-là , si ce n'est une ou deux petites bières, peut-être
trois car Christian nous accompagnait, sirotées avec modération au café de la
place des cochons. Chacun sa tournée, c’était la moindre des choses . Nous venions de décrocher
brillamment le permis de conduire tous les deux. Le précieux sésame!
Mais alors, il avait peut-être commis une
infraction au code de la route : excès de vitesse, franchissement d'une ligne
jaune continue, oubli du port du casque…. car nous circulions à vélomoteur.
Que nenni! Rien de tout ça ! Je vous laisse
réfléchir, chers lecteurs… Comment mon frère Pierrot a-t-il pu perdre son permis aussi rapidement?
Ce café, fréquenté surtout les
jours de marché, était aussi le QG de l’auto-école. C'était d'ici que nous embarquions pour
les leçons de conduite avec le moniteur ; le nôtre s’appelait Tintin, un
gars de Ploërdut. C’était d'ici aussi que s’élançaient, tremblants comme des
feuilles mortes, les candidats à l’examen du permis de conduire, supervisés par
l’inspecteur assis à leur droite. Le
moniteur, lui était installé à l'arrière et n'hésitait pas à donner des petits
coup de pied discrets sous le siège du conducteur quand quelque chose n’allait
pas droit pour le remettre dans le bon chemin.
Ah oui, j’allais oublier de vous dire que l’examen de l’époque était
très différent de sa version actuelle. Le code était une épreuve orale qui se
déroulait dans la voiture juste avant la conduite. L’examinateur ouvrait un
grand classeur sur lequel figuraient de nombreuses images illustrant des
situations de conduite aux carrefours, aux sommets de côtes , des panneaux, des
lignes continues ou pas… Il nous posait
des questions. Aujourd’hui, ce sont des séries de diapos et des cases à cocher.
Ensuite, on démarrait en
prenant toutes les précautions d’usage et, en route pour le permis! Advienne que pourra.
Si c’était
dans la poche, l’examinateur ouvrait un calepin, remplissait une feuille rose,
c’était votre permis de conduire provisoire.
C’est ce fameux papier que Pierrot a
semé en chemin. C’est ainsi que mon frère a perdu son permis le jour-même de
l’examen.
Il s'en est aperçu en glissant sa main dans la poche arrière de son
pantalon pour montrer son trophée à un oncle chez qui nos vélomoteurs s’étaient
arrêtés sur le chemin du retour. Perdue, la feuille rose !
Nous voilà repartis en direction de Gourin, chacun scrutant son côté du
chemin. Il fallait à tout prix retrouver ce satané document, sinon… Bref, je vous laisse deviner! Soudain, coup de bol ! Le voilà accroché à une ronce !
Ouf ! Nous avons fait une nouvelle halte chez l’oncle en question
qui nous a offert une bolée de cidre des plus désaltérantes, avec cette fois LE
PERMIS EN POCHE.
Quand à Christian, dont la Mob Peugeot débridée pétait le feu, il n’avait rien
su de notre mésaventure et était rentré depuis longtemps
annoncer la bonne nouvelle.
C'est quand on a obtenu son permis qu'on commence à apprendre à conduire! Ainsi parlait l'ancien du village. Il avait raison! Quand tu te retrouves tout seul aux commandes! hum . Le permis dans la poche, bien en sécurité dans la boîte à gants !
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