mercredi 10 avril 2019

Le permis dans la poche!

Le permis, c'est dans la poche!


Il perd son permis de conduire une heure après l'examen!

Pierre, mon frère, n’avait pourtant pas consommé d'alcool ce jour-là , si ce n'est une ou deux petites bières, peut-être trois car Christian nous accompagnait, sirotées avec modération au café de la place des cochons. Chacun sa tournée, c’était la moindre des choses . Nous venions de décrocher brillamment le permis de conduire tous les deux. Le précieux sésame!

Mais alors, il avait peut-être commis une infraction au code de la route : excès de vitesse, franchissement d'une ligne jaune continue, oubli du port du casque…. car nous circulions à vélomoteur.

 Que nenni! Rien de tout ça ! Je vous laisse réfléchir, chers lecteurs… Comment mon frère Pierrot a-t-il pu perdre son permis aussi rapidement?

      Ce café, fréquenté surtout les jours de marché, était aussi le QG de l’auto-école. C'était d'ici que nous embarquions pour les leçons de conduite avec le moniteur ; le nôtre s’appelait Tintin, un gars de Ploërdut. C’était d'ici aussi que s’élançaient, tremblants comme des feuilles mortes, les candidats à l’examen du permis de conduire, supervisés par l’inspecteur assis à leur droite.  Le moniteur, lui était installé à l'arrière et n'hésitait pas à donner des petits coup de pied discrets sous le siège du conducteur quand quelque chose n’allait pas droit pour le remettre dans le bon chemin.

     Ah oui, j’allais oublier de vous dire que l’examen de l’époque était très différent de sa version actuelle. Le code était une épreuve orale qui se déroulait dans la voiture juste avant la conduite. L’examinateur ouvrait un grand classeur sur lequel figuraient de nombreuses images illustrant des situations de conduite aux carrefours, aux sommets de côtes , des panneaux, des lignes continues ou pas…  Il nous posait des questions. Aujourd’hui, ce sont des séries de diapos et des cases à cocher.



Ensuite, on démarrait en prenant toutes les précautions d’usage et, en route pour le permis! Advienne que pourra.
 Si c’était dans la poche, l’examinateur ouvrait un calepin, remplissait une feuille rose, c’était votre permis de conduire provisoire.

C’est ce fameux papier que Pierrot a semé en chemin. C’est ainsi que mon frère a perdu son permis le jour-même de l’examen.

     Il s'en est aperçu en glissant sa main dans la poche arrière de son pantalon pour montrer son trophée à un oncle chez qui nos vélomoteurs s’étaient arrêtés sur le chemin du retour. Perdue, la feuille rose !

      Nous voilà repartis en direction de Gourin, chacun scrutant son côté du chemin. Il fallait à tout prix retrouver ce satané document, sinon… Bref, je vous laisse deviner! Soudain, coup de bol ! Le voilà accroché à une ronce !

     Ouf ! Nous avons fait une nouvelle halte chez l’oncle en question qui nous a offert une bolée de cidre des plus désaltérantes, avec cette fois LE PERMIS EN POCHE.

     Quand à Christian, dont la Mob Peugeot débridée pétait le feu, il n’avait rien su de notre mésaventure et était rentré depuis longtemps annoncer la bonne nouvelle.
 




C'est quand on a obtenu son permis qu'on commence à apprendre à conduire! Ainsi parlait l'ancien du village. Il avait raison! Quand tu te retrouves tout seul aux commandes! hum . Le permis dans la poche, bien en sécurité dans la boîte à gants ! 







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